Canal de Craponne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

canal de Craponne
Le canal de Craponne à son passage sur la commune d'Aureille.
Le canal de Craponne à son passage sur la commune d'Aureille.
Géographie
Pays France
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Coordonnées 43° 39′ 42″ N, 5° 05′ 47″ E
Caractéristiques
Statut actuel Canal d'irrigation
Histoire
Année début travaux 1554
Année d'ouverture 1559
Concepteur Adam de Craponne
Moulin sur le canal de Craponne
Vestige d'un moulin sur la canal de Craponne à hauteur de Saint-Martin-de-Crau, qui servait à alimenter en force motrice des ateliers dans le bâtiment à gauche de la photo.

Le canal de Craponne, canal situé dans le département des Bouches-du-Rhône, relie la Durance au Rhône. L'objet initial du canal était d'amener de l'eau à Salon-de-Provence et à la plaine de la Crau. Il a été ensuite prolongé pour aller jusqu'à Arles. Un embranchement le fait communiquer avec l'étang de Berre en formant une île au-dessous de Salon-de-Provence. Il doit son nom à l'ingénieur Adam de Craponne qui l'a conçu et a commencé sa réalisation.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le canal entre la Durance et Salon[modifier | modifier le code]

Embouchure du canal de Craponne à Arles.
Vestiges du pont-aqueduc de
Pont-de-Crau.

Adam de Craponne obtient le le droit de prendre l'eau dans la Durance pour la conduire jusqu'à Salon-de-Provence. Il commence les travaux la même année. Le canal part de la basse-Durance, près de La Roque-d’Anthéron, suit la vallée du côté sud pour franchir le « pertuis de Lamanon ». L'eau du canal alimente les fontaines de Salon-de-Provence et fournit l'eau nécessaire à l'irrigation des sols arides de la Crau, au sud des Alpilles, avant d’atteindre l'étang de Berre en suivant un parcours très sinueux[1]. L'eau arrive à Salon en 1559. Les premières années, le canal sert à faire fonctionner des moulins alimentant en force motrice des ateliers. Il sert progressivement puis exclusivement à l'irrigation.

Le canal connaît un tel succès qu'il devient rapidement essentiel à l'économie locale, ce qui oblige Craponne à l'agrandir à plusieurs reprises[2].

La branche d'Arles du canal[modifier | modifier le code]

Le , les frères Ravel, anciens anniveleurs d'Adam de Craponne, obtiennent des consuls d'Arles le droit de construire un canal pour arroser la plaine de la Crau. Ils ont demandé et obtenu l'appui de Robert de Montcalm, conseiller du roi et président en sa cour du parlement d'Aix qui a consacré une partie de sa fortune pour les aider à construire dans un temps record le canal d'Arles. Par un acte du , Robert de Moncalm s'est vu attribuer les deux neuvièmes des parts de l'œuvre d'Arles. En 1584, les associés de l'œuvre d'art ont dû construire le pont-aqueduc du pont de Crau pour éviter un marécage et jeter l'eau du canal d'Arles dans le Rhône et éviter les fièvres malignes dues à l'eau de fuite, ce qui a entraîné un coût important et une transaction le . Deux consuls d'Arles ayant poussé la population contre cette construction, Robert de Montcalm les fait appeler à comparaître devant le parlement d'Aix en . Robert de Montcalm meurt à Arles le , ce qui sauve la branche d'Arles du canal de Craponne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Histoire de la gestion de l'eau.
  2. Marylène Soma Bonfillon, « L'eau apprivoisée », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 42.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marylène Soma Bonfillon, Le canal de Craponne, un exemple de maîtrise de l'eau en Provence occidentale 1554-1954, Publications de l'université de Provence, Aix-en-Provence, 2007 (ISBN 978-2-85399-659-4) ; p. 322
  • Albert Waton-Chabert, Robert de Montcalm et le financement du canal de Craponne, tome 8, fascicule 31, 1958 (lire en ligne)
  • F. Farnarier, La seigneurie de Lançon, période française (1481-1564) : Lançon et le canal de Craponne, p. 234-237, dans Provence historique, tome 10, fascicule 41, 1960 (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]