Les travaux du parc éolien offshore en baie de Saint-Brieuc commenceront en mai

  • AFP
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Le chantier de construction du parc éolien en baie de Saint-Brieuc débutera en mai pour une mise en service "fin 2023", a annoncé jeudi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.

Les travaux "débuteront au début du mois prochain, pour une mise en service des éoliennes, fin 2023. Ce parc sera un nouveau cœur électrique pour la Bretagne", a déclaré Mme Pompili dans un entretien au quotidien régional Ouest-France. "L'avenir passe par l'éolien en mer, dans lequel nos voisins - l'Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède... - se sont déjà massivement engagés."

Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc doit être érigé à 16,3 kilomètres au large des côtes bretonnes. D'une capacité totale de 496 MW, avec 62 éoliennes, il est censé produire 1 820 GWh par an, l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 835 000 habitants, selon son promoteur, Ailes Marines, filiale de l'espagnol Iberdrola.

"Le lauréat a été désigné il y a neuf ans. Le temps est venu d'accélérer", a estimé Mme Pompili.

Alors que le projet fait face à une forte opposition des pêcheurs locaux, la ministre de la Mer Annick Girardin souligne dans le même entretien que "de nombreuses modifications ont été décidées depuis 2011". "La superficie du parc a été réduite (...) il a été déplacé de six kilomètres plus au nord, pour préserver le gisement secondaire de Saint-Jacques de la baie, et les techniques d'implantation des éoliennes ont été revues, de façon à réduire les impacts des travaux sur des fonds marins... Les activités de pêche pourront être maintenues au sein du parc", affirme Mme Girardin.

En outre, "plus de dix millions d'euros sont prévus pour accompagner l'ensemble des usagers de la mer. Les habitudes devront changer, mais nous veillerons à ce que la gêne soit minimale et que la ressource ne diminue pas. À terme, tout le monde sera gagnant", ajoute la ministre de la Mer.

Le Conseil d'État avait rejeté en décembre une ultime requête de cinq associations écologistes opposées au projet de parc éolien.

Commentaires

Denis Gourgouillon

9 ans pour ce parc. On peut parler d'inefficacité, rappelez vous les promesses des ministres de l'époque C'était pour 207/2018! Cela va fournir en moyenne 220 MW (le chiffre de 450 LMW est la puissance de pointe accessible quelques heures par an mais 1820 GWH comme indiqué c'est 220 MW en moyenne (14% de la centrale de Fessenheim!)
Une électricité 40% plus chère et de plus il va falloir payer le raccordement 20 €/MWH . Une ruine pour les consommateurs Mais qui se soucie d'eux? Pas Madame Pompili

Rblase

Avis de la commission européenne 26 juillet 2019 sur les projets offshore en France:
(28) Ainsi, selon les autorités françaises, ces six aides d’État à l’éolien en mer posé sont compatibles dans la mesure où le coût de production de cette énergie renouvelable est supérieur au coût de production des sources d’énergies moins respectueuses de l’environnement.
(48) Les coûts de production de l'énergie d'installation d'éoliennes en mer dépendent des caractéristiques géologiques et météorologies des sites sélectionnés. Ainsi la côte française présente les particularités suivantes par rapport aux sites éoliens en mer existant en Europe :
- vents plus faible en comparaison des sites en mer du nord baltique ou mer d'Irlande et
- une nature de sol plus complexe (sols rocheux carbonatés au lieu de sols sableux ou argileux).
(108) La Commission note que la capacité totale des six projets (quasi 3 GW) et que le volume d’électricité produit (10,8 TWh d’électricité par an) sont négligeables par rapport à la taille du marché français de l’électricité; ce volume représente environ 2% de la production totale annuelle d'électricité en France. L’aide en faveur des six parcs n’aura qu’un effet limité sur les échanges entre les Etats membres, au vu de la quantité d’énergie produite.

Mes conclusions:1) l'électricité offshore est plus chère que les moyens plus conventionnels, 2)les côtes Françaises ne sont pas les plus adaptées aux parcs offshores; 3) si le volume produit sera marginal par rapport à la production en France, le prix pour le client EDF ne sera pas marginal lui.
L'acharnement à vouloir couvrir d'éoliennes les côtes françaises est irresponsable.

jmfischer

Pourriez vous indiquer ou trouver:
Avis de la commission européenne 26 juillet 2019 sur les projets offshore en France

Schricke

En somme, contre toute logique, on continue à suivre l'Allemagne, dont les résultats, en matière d'énergie sont très médiocres, et on se précipite, aux frais des contribuables Français, "dans le mur" pour faire plaisir à quelques lobbys des ENRi, qui se gavent à nos frais .... Quand va-t-on, enfin, se réveiller ?

Robin

Est-ce qu'il y a des côtes françaises, en dehors de Dunkerque/Calais, où les conditions conditions météo et géologiques seraient favorables à l'éolien offshore ? Est-ce que certaines le deviendraient si on acceptait de mettre les éoliennes plus près des côtes ?
L'Etat, donc nous, allons racheter l'électricité (non pilotable!) du parc de Saint Brieuc à 155 €/MWh, la plus chère d'Europe, plus de 3 fois au dessus du prix de marché actuel, pendant 20 ans. Cela va nous côuter 4,7 milliards d'euros ... il y a sans doute d'autres projets d'électrictié décarbonnée, plus prioritaires (ENR ou nucléaire) dont le côut à la tonne de CO2 évitée serait beaucoup plus faible ...
Je ne conteste pas qu'il faille développer l'éolien en France, mais sans doute devrait-on d'abord simplifier drastiquement les procédures et y aller de façon beaucoup plus autoritaire pour imposer des champs éoliens terrestres, dont les côuts actuels de rachat par l'Etat sont autour de 65 €/MWh ... De même développer avec plus de volontarisme le bio gaz (et le solaire là où ce dernier n'impose pas de raser la forêt ou de supprimer des terres agricoles !).
Enfin, soutenir le nucléaire en prolongeant au maximum dans de bonnes conditions les centrales actuelles (la fermeture de Fessenheim me semble d'une bêtise incommensurable), en les faisant tourner à fond (pour exporter de l'électrictié décarbonnée vers l'Allemagne plutôt que d'en importer de l'électricité gaz ou pire encore charbon!), et en investissant dans un parc de nouvelles centrales (peut-être les dernières, peut-on espérer) pour les 50 ans qui viennent, période pendant laquelle on est déjà certains que les technologies et volumes ENRs seront physiquement insuffisants pour se passer de nucléaire, en France et dans bon nombre de pays qui n'ont pas des conditions hydraulogiques et/ou géologiques et/ou météo adéquates.
Si on est sérieusement écologiste aujourd'hui, on se doit d'être soit trés fortement dé-croissantiste, soit pro-nucléaire ET un peu dé-croissantiste en même temps, vu l'urgence.

Rblase

La tendance n'est pas au plus près des cotes, si l'on veut comparer avec les projets UK, les parcs sont le plus souvent à 40 ou 50km des côtes et il y a du vent. RTE avait annoncé la couleur, nous n'aurons jamais le même coef de charge < ou = à 30% pour 50% pour UK.
Personnellement, comme beaucoup de ceux qui suivent les ENR de près, je pense que celles-ci sont inutiles dans le contexte national. L'Europe sous la pression allemande veut nous imposer des moyens au lieu de regarder l'objectif qui est la baisse des GES. Plutôt que de dépenser des milliards pour une énergie dont nous n'avons pas besoin et qui nous imposera de mettre des centrales a gaz pour compenser l'intermittence, développons la recherche. Il nous faut trouver l'énergie de demain qui ne peut être l'éolien dont la productivité se fait uniquement avec la dimension des pales donc la hauteur des mats et dans nos campagnes les hauteurs de 240m sont incompatibles avec un éloignement de 500m. Le solaire à plus de potentiel technologique mais reste de toute façon intermittent. Il n'y a aucune vision à long terme dans la politique européenne comme nationale.

Robin

C'est bien pourquoi je supporte fermement le nucléaire, qui ne peut être qu'une solution partielle et temporaire, mais qui est indispensable à l'échelle du siècle. Comme dit Jancovici, c'est un amortisseur de choc.
La vision existe "être carbone neutral en 2050". Mais la stratégie n'est pas à la hauteur, ni suffisamment cohérente, et donc les politiques/actions qui en découlent sont inadaptées. Les 3 principaux problèmes sont selon moi :
- que la grande majorité des gens, politiques compris, n'ont pas encore conscience du niveau de l'urgence, et donc ne comprennent pas l'ampleur ni le rythme des actions nécessaires.
- qu'on ne s'en sortira pas sans changements drastiques de nos modes de vie et consommation, ce qui fait légitimement peur : tout ne sera pas indolore, ce changement, mal géré, peut effectivement conduire à du chômage de masse même si je pense qu'il y a des chemins possibles préservant une forme de croissance, favorables à l'emploi. Mais il faut renoncer à beaucoup de choses perçues aujourd'hui comme "idéales/désirables" : manger du bœuf, prendre l'avion, avoir sa propre voiture, une maison individuelle, consommer de la fast fashion, des séries Netflix et j'en passe ... De plus organiser la transition pour éviter la casse économique et sociale est compliqué.
- que trop de gens pensent que des stimuli financiers (marché des ETS, taxes, aides publiques ...) sont suffisant pour que "le marché" réagisse de lui-même à la bonne vitesse. Les échelles de temps d'efficacité de ces stimuli sont je crois beaucoup trop longues pour éviter le mur, il faut introduire de la contrainte légale.
Je pense qu'il faut régler d'urgence ces 3 problèmes, en commençant par le premier, pour enfin avoir une stratégie et des politiques efficaces. L'effort de pédagogie à faire est énorme, il ne peut venir que des milieux scientifiques, des associations et des médias ... Une fois que le grand public aura compris le problème, dans son ampleur et son urgence, que le diagnostic sera partagé, on sauvera ce qui pourra encore l'être ...

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