Le syndicat SAT-RATP a décidé de porter plainte contre son employeur pour "mise en danger de la vie d’autrui" et "blessures involontaires", comme le rapporte Le Parisien, mardi 25 mai. C’est la deuxième fois que le réseau de transports parisien est visé par une plainte : en mars, c’était l’association Respire qui mettait en cause la RATP pour les dangers de la pollution sur les salariés dans les espaces souterrains du métro et du RER.

"La direction acceptera peut-être de nous donner des réponses", indique Reda Benrerbia, délégué syndical, dans les colonnes du Parisien. En effet, le syndicat estime que la RATP n’a pas apporté de réponses à ses employés depuis le dépôt de la première plainte. En janvier 2021, une étude publiée par le CNRS, en partenariat avec Respire, avait démontré une nouvelle fois les taux élevés de particules dans le réseau métropolitain. "La direction nous a reçus et nous a affirmé que les résultats des différentes études épidémiologiques sont rassurants", fait cependant savoir Reda Benrerbia.

La suite sous cette publicité
Publicité
La suite sous cette publicité
Publicité

Une étude publiée en 2008 par l’Institut de veille sanitaire – aujourd’hui devenu Santé publique France – va pourtant à l’encontre des affirmations de la direction de la RATP. L’Étude des causes de décès générales et spécifiques des agents de la RATP (EDGAR) sur la période allant de 1980 à 1999 est en effet plutôt alarmante. Elle pointe une "surmortalité" pour certains métiers avec des chiffres allant jusqu’à +23% pour les agents de station et +51% pour les ouvriers non qualifiés de maintenance, par rapport à la mortalité générale en Île-de-France.

"Tromperie aggravée" et "blessures involontaires"

Dans un communiqué publié mardi 25 mai au soir, la RATP a démenti formellement les "allégations" de pollution, ainsi qu’elle l’avait déjà fait en janvier dernier. Le responsable de l’unité Prévention santé au travail, Grégory Carillo, affirme qu’"aucune étude ne met en avant de surmortalité à la RATP". Il estime en effet que les chiffres avancés résultent des "usages" et "modes de vie ou de recrutement de l’époque". En effet, explique-t-il, "il arrivait que l’on reclasse les personnes fragiles dans les métiers d’agent d’accueil".

La suite sous cette publicité
Publicité

En mars dernier, comme le rapporte notamment France Bleu Paris, l’association Respire avait déposé plainte pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires". Olivier Blanc, le directeur de l’association, rappelait que sur les quelque "300 stations à Paris, la RATP ne donne des mesures de pollution aux particules fines que pour deux stations". C’est la raison qui a poussé l’association à saisir la justice en citant une obligation légale d’information.