OVH Strasbourg incendie 2:14
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Le site de Strasbourg de l'hébergeur français OVH a été ravagé par un incendie, mercredi matin. Un datacenter est parti en fumée, causant des problèmes pour de nombreux sites internet. Les équipes techniques sont sur le pont, les serveurs intacts seront relancés au plus tard le 19 mars. Mais il va falloir du temps avant un retour à la normale.
DÉCRYPTAGE

Un incendie vite maîtrisé mais lourd de conséquences : dans la nuit de mardi à mercredi, le site de Strasbourg de l'hébergeur OVHcloud a été ravagé par les flammes. Sur les quatre datacenters présents sur le site, un a été entièrement détruit. Il s'agit d'un incident d'ampleur, car il concerne le leader français dans l'hébergement de sites internet et le stockage de données dans le cloud, avec des dizaines de milliers de clients, au bas mot, dans l'Hexagone. De quoi faire souffler un vent de panique dans les entreprises dont les sites ont été affectés. OVH s'atèle désormais à évaluer l'ampleur des dégâts.

De nombreux sites internet en panne

L'incendie de Strasbourg a été maîtrisé vers 5h30 mercredi matin, mais ce n'était que le début d'une longue journée pour OVH. Le service client de l'entreprise, une pépite française valorisée à plus d'un milliard d'euros, est en surchauffe depuis l'aube. Des milliers de clients ont appelé pour signaler des problèmes techniques sur leur site. Et pour cause : OVH héberge, selon certaines estimations, les deux tiers de l’Internet français. On parle de sites de particuliers, d’entreprises et d’administrations publiques. Beaucoup ont ainsi connu des problèmes dans la journée. 

Dans certains cas, comme les sites de l’aéroport de Strasbourg ou de l’UPR, le parti de François Asselineau, ça n’a duré que quelques heures. Mais c’est plus grave pour d’autres. Le site du Centre Pompidou, celui de l’ASM, le club de rugby de Clermont, ou encore l’application de scooters en libre-service Cityscoot étaient toujours inaccessibles en fin de journée. Des écoles et des universités ont aussi eu du mal à assurer des cours à distance. "Strasbourg n'hébergeait pas des sites en tant que tel, plutôt des applications permettant de faire fonctionner les sites", précise-t-on chez OVH.

Remise en marche des serveurs d'ici au 19 mars

Pour connaître l’étendue des dégâts, il va falloir attendre un peu. Les équipes techniques d’OVH ont obtenu l’autorisation d’accéder au site de Strasbourg en milieu d’après-midi. L'incendie a dégagé une impressionnante colonne de fumée toute la nuit mais il ne faut pas tomber dans le catastrophisme. Déjà car seul un des quatre datacenters du site de Strasbourg est détruit en totalité (SBG2). Un autre (SBG1) a subi d'importants dégâts, estimés à 50%. Les deux derniers (SBG3 et SBG4) sont a priori indemnes. Tous ont été mis à l'arrêt par précaution le temps que les pompiers interviennent et que OVH reprenne la main.

Le PDG du groupe, Octave Klaba, a communiqué toute la journée de mercredi via son compte Twitter. Il a fait savoir en fin de journée qu'un plan de reprise avait été établi. Les datacenters SBG1 et SBG4 seront rallumés lundi 15 mars et SBG3 vendredi 19 mars. En attendant, OVH utilise la "redondance" pour rerouter les sites et les données impactés par l'incendie sur ses 15 autres datacenters installés en Europe. Des opérations effectuées sans surcoût pour les clients.

Des fortunes diverses pour les clients

Au-delà de ça, il faut savoir qu’OVH propose à tous ses clients des solutions préventives pour ce genre d’incident. Il s'agit d'un abonnement un peu plus cher mais qui permet d’héberger son site ou ses données sur deux serveurs distants en même temps. Comme ça, s’il y en a un qui est détruit, on peut tout récupérer sur l’autre. Pour les grosses entreprises et l’État, il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir.

En revanche, certaines petites entreprises qui n’ont pas souscrit à cette offre risquent de perdre de précieuses données dans les flammes. Un exemple est déjà connu, celui du jeu vidéo Rust. L'éditeur a indiqué avoir perdu tous ses serveurs dans l'incendie et se retrouve dans l'incapacité de récupérer les données de jeu.