Gers. Covid-19 : 14 décès à l'Ehpad de Gimont, un nouveau cluster à Lombez

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  • Le centre hospitalier de Gimont accueille un Ehpad où un cluster s’est déclaré il y a un mois.
    Le centre hospitalier de Gimont accueille un Ehpad où un cluster s’est déclaré il y a un mois. DDM - SEBASTIEN LAPEYRERE
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Benjamin Calvez

l'essentiel Après ceux de Barcelonne-du-Gers et Vic-Fezensac fin 2020, l’hôpital de Gimont a été durement frappé par un cluster. Un bilan au sein de son Ehpad fait état de 14 décès de résidents Covid + depuis le 20 janvier dernier. L'Unité de soins longue durée (USLD) de Lombez fait également face à une crise inédite depuis le début du mois de février.

La priorité nationale donnée à la vaccination dans les Ehpad prend tout son sens lorsque l’on observe la situation... sous l’angle local.

Depuis le 11 janvier, le centre hospitalier de Gimont a enregistré 72 cas positifs parmi les résidents de son Ehpad (aucun sur son deuxième site de Saint-Hippolyte). 6 patients du secteur médecine ont également été touchés ainsi que 25 agents et un médecin du CH gimontois. Quatorze décès de résidents Covid + sont à déplorer au cours des quatre dernières semaines.

Surmortalité à nuancer

En comparaison avec le mois de janvier 2020, la surmortalité est relative : 3 décès supplémentaires sont comptabilisés. Et la responsabilité directe du virus reste toujours difficile à établir dans des établissements accueillant des publics fragiles : à Gimont, les 14 personnes décédées étaient âgées de plus de 90 ans.

Une chose est certaine : son impact est majeur au fil des semaines pour les familles endeuillées mais aussi pour les personnels soumis à un stress continu. «Face à cette crise inédite, les agents ont fait preuve d’un grand professionnalisme. Malgré la surcharge de travail et l’inquiétude de voir des collègues positifs, heureusement asymptomatiques pour la plupart (seuls 3 d’entre eux ont bénéficié d’un arrêt maladie de plus de 7 jours, NDLR), ils sont restés concentrés sur leur mission, affirme Olivier Granowski, directeur du site gimontois.

Impact psychologique

Pour les accompagner, un soutien psychologique a été mis en place avec des professionnels du Centre médico-psychologique (CMP). Des groupes de parole sont notamment organisés.
La suppression des visites pour les familles (hors Unité de soins longue durée, USLD, où c’est possible sur rendez-vous) est aussi un crève-cœur pour le personnel. «C’est un choix difficile mais nécessaire. On ne compte plus de nouveau cas positif depuis deux semaines mais il faut rester prudent. Nous avons été témoins de la rapidité avec laquelle ce virus se propage», explique Olivier Granowski.

Seuls les proches des résidents placés en soins palliatifs (fin de vie) ont l’autorisation de se rendre sur place équipés de surblouse, charlotte et masques adaptés. Auprès des patients alités puis, lorsqu’un décès survient, pour la présentation du corps.

Sur le front de la vaccination, 22 patients de l’USLD (sur 30) ont reçu leur deuxième injection de vaccin Pfizer et c’est aussi le cas de 45 résidents du site de Saint-Hippolyte (78 % du total). Reste à espérer que l’apparition de variants ne remette pas en cause son efficacité…


Lombez : 17 patients positifs à l’USLD

17 patients (sur un total de 30) et 18 soignants (sur 23 professionnels) ont été testés positifs au Covid-19 à l’Unité de soins longue durée (USLD) de l’hôpital de Lombez depuis le 1er février dernier, où deux décès sont à déplorer.

Derrière le bilan «comptable» se cache là aussi une gestion d’urgence pour contenir la propagation du virus et garder le lien au quotidien: entre patients et soignants mais aussi avec les familles… «Pendant onze mois, le danger planait mais nous avons été épargnés, raconte Hugo Pairot, responsable de l’établissement lombézien. Cela a été d’une rare intensité dès les premiers cas. Une cellule de crise a été mise en place. Il y a de l’anxiété et du stress, mais aussi une véritable cohésion entre professionnels. Une infirmière et un aide-soignant viennent d’être appelés en renfort, en plus des remplacements déjà effectués.»

Deux décès sont à déplorer au sein de l’Unité de soins longue durée (USLD) de Lombez depuis début février.
Deux décès sont à déplorer au sein de l’Unité de soins longue durée (USLD) de Lombez depuis début février. DDM - ARCHIVES NEDIR DEBBICHE

Les infirmiers de l’USLD travaillent désormais sur une durée de 12 heures (équipe de jour/équipe de nuit). Chaque lundi, personnels et patients sont testés au sein de l’établissement où deux nouveaux cas ont été détectés cette semaine. En revanche, les tests sont revenus négatifs dans les Ehpad voisins de Samatan (déjà rouvert aux visites) ni à Lombez (qui devrait les autoriser à nouveau la semaine prochaine).

Un étage Covid +

Deux secteurs «hermétiques» ont été mis en place: les personnes Covid + au premier étage, avec une équipe dédiée, et les autres patients au deuxième niveau. «Nous protégeons au maximum les patients de la Covid, poursuit Hugo Pairot, mais il peut aussi y avoir un syndrome dit de « glissement » s’ils sont privés de tout lien social avec leurs proches.»

L’équipe de l’USLD organise donc des visioconférences avec les familles via l’application Whatsapp. «Cette initiative plaît aux familles et sera très certainement pérennisée en sortie de crise. Pour les proches éloignés, c’est un bon moyen de garder un contact de manière plus régulière.» À quelque chose malheur est bon…
 

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Les commentaires (3)
Zouave-24RG Il y a 3 années Le 19/02/2021 à 13:53

savoir qui a été vacciné dans le personnel et visiteurs car les vaccinés rejètent 17 fois plus de pathogènes.

jaquote32 Il y a 3 années Le 19/02/2021 à 08:08

si dans les ephad du département,on avait pris la résolution de vacciner tous les personnels soignants,medecins,infirmières,aides,personnel nettoyage,on n'en serait pas à compter les morts, ou constater les dégats. trop de lenteur et de laxisme (nos ainés ont été contaminés par la négligence de la non vaccination du personnel). Je peux en témoigner.

Doudou2301 Il y a 3 années Le 20/02/2021 à 08:20

Très bien mais nombreux sont ceux qui ne veulent pas se faire vacciner.... Dans le personnel soignant car hélas pas obligatoire