L’incendie qui s’est étendu dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 mars dans un bâtiment de l’entreprise OVH, spécialisée dans les serveurs informatiques, à Strasbourg, a été « circonscrit », a annoncé la préfecture du Bas-Rhin, mercredi en début de matinée.
Le feu, qui s’est déclaré vers 1 heure du matin dans le quartier du Port du Rhin, dans l’est de la capitale alsacienne, non loin de la frontière allemande, a mobilisé une centaine de sapeurs-pompiers et 44 véhicules.
« Le feu s’est rapidement propagé dans le bâtiment. On a mis en place un important dispositif hydraulique, à l’aide d’un bateau-pompe de grande puissance [qui a prélevé l’eau du Rhin], pour éviter la propagation aux bâtiments attenants », a déclaré à l’Agence France-Presse Damien Harroué, commandant des opérations de secours. « Les planchers sont en bois, et le matériel informatique, bien chauffé ; ça va brûler. Ce sont des matières plastiques, ça génère des fumées importantes et des flammes », a-t-il ajouté, pour expliquer l’important dégagement de fumée et la rapidité de propagation de l’incendie.
« Grâce à une forte mobilisation des pompiers, le sinistre sur le site a été circonscrit », a annoncé la préfecture dans un communiqué, peu avant 7 heures. Des moyens opérationnels ont également été déployés par les autorités allemandes.
Le site n’est pas classé Seveso
La préfecture a précisé que le site n’était pas classé Seveso, contrairement à ce qu’elle avait annoncé dans un premier temps. Elle a également fait savoir qu’aucune pollution toxique n’avait été détectée, malgré l’important panache de fumée. Les sapeurs-pompiers ont réalisé des tests de pollution dans l’atmosphère, qui ont permis d’écarter tout risque de contamination. La zone industrielle de Port du Rhin, compte, elle, plusieurs sites classés Seveso.
La préfecture a par ailleurs expliqué qu’aucune victime n’avait été recensée dans l’incendie. Les pompiers s’attachaient à éviter que le feu, qui s’est propagé dans un bâtiment de quatre étages accueillant des serveurs, ne s’étende à d’autres bâtiments.
Dans un communiqué, l’entreprise s’est dite « soulagée qu’aucun blessé ne soit à déplorer », et a présenté ses « sincères excuses » aux clients affectés, promettant de mettre en œuvre des solutions pour pallier l’indisponibilité du site strasbourgeois.
Sur Twitter, un journaliste des Dernières Nouvelles d’Alsace a publié une vidéo montrant des responsables d’OVH assister, impuissants, aux opérations des pompiers.
« Tout le monde est sain et sauf. Le feu a détruit SBG2. Une partie de SBG1 est détruite. Les pompiers protègent actuellement SBG3. Pas d’impact sur SBG4 », a tweeté Octave Klaba, le fondateur d’OVHcloud, en désignant les différentes parties du site. « Tous nos clients sur ce centre de données sont susceptibles d’être impactés », a précisé l’entreprise sur Twitter, avant d’annoncer en début de matinée que SBG1, SBG3 et SBG4 ne redémarreraient pas aujourd’hui. Il a ensuite annoncé qu’une partie des réseaux seraient redémarrés « d’ici lundi 15 mars », une autre « d’ici vendredi 19 mars ».
Plusieurs sites touchés indirectement
A cause de cet incendie, plusieurs sites connaissent des soucis d’accessibilité depuis ce matin. Le site data.gouv.fr, hébergé par OVH, a confirmé sur Twitter être « injoignable » « suite à un grave incident chez [son] hébergeur », en début de matinée, avant d’être finalement de nouveau fonctionnel à partir de 10 heures.
Le site Démarches simplifiées a, lui, affiché un bandeau pour faire savoir qu’il connaissait des soucis similaires. Le site antidiscriminations du Défenseur des droits, celui de l’aéroport de Strasbourg, de retrogaming Abandonware, celui de l’UPR, le parti de François Asselineau, les sites du club de rugby de Clermont-Ferrand et du magazine Le Nouveau Détective, du réseau social culturel Vodkaster, mais aussi l’application CityScoot sont également inaccessibles, comme ils l’ont tous fait savoir sur Twitter.
Selon le site spécialisé sur les études relatives aux technologies d’Internet W3Techs, OVH est utilisé par 3,2 % des sites Internet.
Sur son site support, OVH a recommandé à ses clients d’enclencher leur « plan de reprise d’activité » si leur « production est à Strasbourg ». Interrogée sur d’éventuelles pertes définitives de données, l’entreprise a indiqué ne pas être en mesure de répondre dans l’immédiat.
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