Covid-19 : pourquoi le variant Delta est si contagieux

Une étude préliminaire réalisée par des chercheurs chinois montre que le mutant indien réduit la période d’incubation du virus de deux jours. Une particularité qui le rend redoutable.

Selon une étude, une personne contaminée par le variant Delta serait contagieuse deux jours plus tôt qu’avec la souche originelle. LP/Aurélie Ladet
Selon une étude, une personne contaminée par le variant Delta serait contagieuse deux jours plus tôt qu’avec la souche originelle. LP/Aurélie Ladet

    Comment expliquer une telle vitesse de propagation du variant Delta (indien) en France ? Tout simplement parce qu’il aurait acquis « un avantage » a priori anodin mais déterminant : une personne contaminée serait contagieuse deux jours plus tôt qu’avec la souche originelle. C’est un des enseignements de l’étude menée par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies. Leurs travaux viennent d’être prépubliés sur medRxiv, un site Internet rassemblant des rapports préliminaires.

    Grâce au traçage et à l’isolement des cas contacts, les chercheurs ont suivi 167 personnes contaminées en cascade par le virus issu de la même personne, la patiente zéro du variant Delta en Chine, détectée le 21 mai.

    Une charge virale 1 260 fois supérieure à celle de la première souche

    Des tests PCR ont été réalisés tous les jours sur les personnes mises à l’isolement. Résultat : il ne faut que quatre jours en moyenne avec le variant Delta, contre six pendant l’épidémie de 2020, pour contaminer d’autres personnes.

    Quant à la charge virale du Delta, elle est 1 260 fois supérieure à celle de la première souche. « On est probablement plus contagieux et plus précocement parce que le virus se multiplie plus vite et la quantité de virus dans le nez est beaucoup plus élevée », avance Sandrine Sarrazin, chercheuse Inserm au centre d’immunologie de Marseille-Luminy. Autre observation : le virus peut muter à l’intérieur d’une même personne, dès la première contamination. « D’où l’importance de limiter la transmission pour éviter l’émergence de variants qui pourraient devenir embêtants », insiste la chercheuse.