SANTÉ - Mieux vaut prévenir et guérir. Alors que la recherche sur l’élaboration d’un vaccin contre le coronavirus n’est pas encore arrivée à son terme, les autorités françaises pensent déjà au moment où l’immunisant sera disponible.
Le 9 juillet dernier, le Conseil scientifique, le Care (Comité analyse, recherche et expertise) et le Comité vaccin covid-19 ont remis leurs recommandations au gouvernement quant à la stratégie à adopter pour vacciner le plus efficacement possible la population française. Un document rendu accessible au public ce vendredi 24 juillet.
Et dans les 24 pages qui composent l’avis, on trouve notamment une liste des populations prioritaires pour recevoir ce vaccin si attendu.
- Les populations prioritaires
Les populations prioritaires
- Les populations à risque d’exposition professionnelle (environ 6,8 millions de personnes)
Dans leur avis, les trois comités s’accordent sur une chose: certaines populations sont davantage exposées au coronavirus du fait de leur emploi. Et à ce titre, il conviendra de leur fournir le vaccin en priorité. Or parmi ces près de sept millions de personnes, un groupe est bien évidemment encore plus prioritaire que les autres: les personnels soignants.
Ainsi, il est recommandé dans le document qu′1,8 million de soignants soient vaccinés les premiers parce qu’ils travaillent au contact des malades (médecins des urgences, Samu, qu’ils sont brancardiers ou ambulanciers, qu’ils travaillent en réanimation...) ou parce qu’ils sont au contact des populations les plus vulnérables (auxiliaires de vie, personnel des Ehpad, spécialistes des transplantations et de la gériatrie...).
Viennent ensuite environ cinq millions d’employés qui sont, eux, en contact étroit avec la population. Il s’agit par exemple des professeurs des écoles, des guichetiers de la fonction publique, des commerçants ou des salariés des transports en commun. Dans cette catégorie sont également compris les employés qui évoluent en milieu fermé à risque (abattoirs, chauffeurs de taxi, salariés sur les bateaux de croisière etc.) ainsi que les travailleurs logés en milieu confiné (travailleurs migrants et employés des sites de construction notamment).
- Les personnes à risque du fait de leur âge ou de leur état de santé (environ 23 millions de personnes)
Toujours parmi la population prioritaire pour recevoir le vaccin contre le covid-19, on retrouve les personnes vulnérables que sont les seniors. Ils sont 13,455 millions à avoir plus de 65 ans, dont 6,25 millions à avoir dépassé la barre des 75 ans.
On retrouve dans cette seconde catégorie de personnes vulnérables les Français obèses (environ dix millions de personnes, soit 15,7% de la population) et ceux qui sont diabétiques, qui souffrent de pathologies cardiovasculaires ou encore d’hypertension (quatre millions parmi les moins de 65 ans).
Idem pour les Français porteurs d’autres comorbidités chroniques telles que le cancer, la démence, certaines maladies génétiques notamment respiratoires et neuromusculaires, l’immunodéficience, les maladies rénales chroniques...
- Les personnes vivant en situation de grande précarité (environ 250.000 personnes)
“Les conditions de logements ou d’hébergements, la précarité des ressources, ou encore l’accès limité aux informations sanitaires dispensées majoritairement en français, exposent à un risque de contamination plus important” les quelque 250.000 personnes sans domicile fixe recensées en France.
C’est pour cela que les personnes vivant en hôtels sociaux, squats, CADA, logements suroccupés, isolées, SDF, etc. sont considérées comme prioritaires pour recevoir le vaccin.
- Les populations considérées comme prioritaires en second lieu
Les populations considérées comme prioritaires en second lieu
- La population ultramarine
Dans le second groupe ébauché par le Conseil scientifique, le Care et le Comité vaccin, on retrouve la population des outre-mer. En cas de pénurie de lits de réanimation, ces 2,8 millions de Français seraient ainsi particulièrement exposés, que ce soit en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à la Réunion, à Mayotte, en Polynésie française ou en Nouvelle-Calédonie.
- Les personnes vivant dans des établissements fermés à risque accru de transmission
Les prisons (70.000 détenus), les établissements pour personnes en situation de handicap (500.000 places en établissement) et les hôpitaux psychiatriques (340.000 patients hospitalisés à temps complet) ont été identifiés dans l’avis rendu public ce vendredi comme étant particulièrement vulnérables, ce qui les place dans le second groupe de priorité pour être vaccinés.
- Les personnels ayant un emploi stratégique
Enfin, les auteurs du rapport ont identifié un total de 600.000 personnes n’appartenant à aucun des groupes précédents, mais qui devraient tout de même être positionnées assez haut dans la liste prioritaire pour recevoir le vaccin, du fait de leur rôle dans la société.
Il s’agit de 150.000 policiers, 200.000 sapeurs-pompiers volontaires, 40.000 sapeurs-pompiers professionnels et 200.000 militaires actifs.
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